Designer produit depuis de nombreuses années, j’axe mon travail sur la valorisation d’une forme en lien avec l’histoire quelle raconte. Le design, c’est l’expression d’un usage lié à l’émotion que porte l’objet crée. Travailler comme designer, c’est toucher la matière, expérimenter, créer en dessin la forme et la concrétiser par le volume. Ma sensibilité artistique m’a conduit à mettre « les mains dans la terre. » J’avais besoin de ressentir la matière, de parler avec mes mains et d’exprimer par le volume et les formes, mes émotions ….. celles qui me rendent vivant ! En 2012, c’est tout d’abord dans un atelier de ma région, puis lors d’un stage chez Marc et Arlette Simon au Chambon sur Lignon, que j’ai découvert et affirmé ma volonté de consacrer une partie de mon temps à la terre. D’expérimentations en échecs, de recherches en réussites, j’ai développé mon propre vocabulaire et fait le choix de proposer des sculptures pour capter le regard, inviter le toucher et s’emparer des émotions qu’elles dégagent. Ma terre fait naître d’autres matières, qui s’affrontent, se confrontent, s’interrogent et nous incitent à entrer en résonnance avec notre propre histoire. Celle des failles et des fractures, celle du déséquilibre… l’histoire de l’homme et de la terre. Aujourd’hui je partage mon temps entre le design produit avec ses exigences industrielles, la transmission en tant qu’enseignant en design. Ma respiration s’exprime dans mon atelier de céramiste à Chalon en Isère. C’est véritablement utile puisque c’est joli » Saint Exupéry »
Bloc de terre qui
prend vie dans ma mémoire
en parlant d’une histoire
se raconte en dessin
s’épanouit dans mes mains
se construit sous mes coups
tente à rester debout.
Des fractures et des rides
les masses et les vides
ensemble se composent.
S’affirment, s’indisposent.
Alors quelques couleurs
viennent s’étendre intimement
et toujours en douceurs
partagent les fragments
d’un bloc qui est né.
Mais malgré sa dureté
son équilibre fragile
prêt à se déliter
elle rêve de rester libre.
Ma pièce, mes mains, mes yeux.
Le voyage se fini,
il ne faut que le feu
pour clore le récit
De ma terre, mes mains, mes yeux.
Attendre l’instant glorieux
emouvant, dangereux
ou elle apparaitra
et se racontera
À un ou à tous ceux
qui s’en empareront.
Et, à travers leurs yeux
capterons l’émotion
d’une terre immobile,
d’un objet inutile.
Ma pièce s’est envolée
elle raconte de moi
un moment du passé
un sentiment d’émoi
qui ma fait raconter
ma terre et mes doigts et mes yeux.